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Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/42

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hareng qui était devenue pour la Hollande l’occasion de grandes richesses.

Pour faciliter un négoce si varié et si étendu, les Hollandais, qui ont emprunté des Vénitiens la lettre de change, en répandent partout l’usage. Ils attirent chez eux les banques des Lombards. Les villes des bords de l’Escaut, de la Meuse et du Rhin, Bruges et Gand d’abord, ensuite Anvers, puis Amsterdam ont des foires, des marchés, des halles, des entrepôts où se rencontrent les trafiquants de tous les pays du globe. Des efforts heureux vers la perfection des arts mécaniques ont secondé l’activité de la navigation. Le pavillon hollandais a porté sur toutes les mers les beaux produits des fabriques nationales.

Au quatorzième siècle déjà, la simplicité primitive s’étonne de ces splendeurs ; les magistrats décrètent des lois somptuaires. Mais les privilèges accordés aux corporations d’artisans, leur influence dans la cité où ils peuvent prétendre à tous les emplois, les soutiennent et les animent. Avec les laines de l’Angleterre, le lin et le chanvre du Nord, les soies du Midi, on tisse des étoffes admirables. Les princes décorent leurs palais des tapisseries que fabriquent la Flandre et les villes de la Hollande. Les plus grands seigneurs veulent pour leurs ajustements des draps de Frise aux vives couleurs, de fine toile de Hollande. La cour du roi Louis XI est éblouie par les magnificences de la suite d’un duc de Bourgogne.