Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/44

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qui régularisent les écoulements, on a insensiblement exhaussé le sol argileux et assaini l’atmosphère. Les polders ont été créés ; et ainsi des champs d’une fertilité merveilleuse, tirés des eaux, sont donnés à une agriculture savante et patiente dont ils récompensent l’effort au centuple.

Tout en repoussant la mer sur les points où elle menace, on lui a ouvert un accès plus facile à l’embouchure des fleuves qu’obstruaient les îlots et les bas-fonds. Ici, l’on défend à l’Océan de passer outre ; ailleurs, on lui trace un chemin on lui commande en quelque sorte d’avancer jusques au sein des terres, où il amène lentement, sur ses flots contenus, les navires qui viennent promener leurs voiles et leurs mâts parmi les arbres, les tours et les clochers des villes. Sorties peu à peu du sein des eaux et fertilisées par elles, les terres se couvrent de gras pâturages où paissent librement, sous des horizons que ne limitent ni murs ni haies, ces chevaux de grande taille que l’on recherche dans toute l’Europe et ces troupeaux sans nombre, ce bétail d’une extrême douceur, dont le pinceau hollandais reproduira bientôt, dans son art tout national, les harmonies tranquilles.

Pendant que l’industrie populaire imagine pour s’enrichir des procédés nouveaux dans la fabrication du beurre et des fromages, de larges filets pour la pêche du hareng ; des manières nouvelles de le préparer et de le conserver, des perfectionnements dans