Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le raffinage du sel, qui donnent lieu à un trafic considérable, les sciences qui servent plus directement la pensée, les lettres qui l’expriment, commencent à fleurir. Des écoles s’ouvrent à Deventer, à Utrecht, à Zwoll, où se distinguent une longue suite d’hommes doctes. La théologie, la médecine, l’astronomie sont en honneur. Haarlem dispute à Mayence la gloire d’avoir imprimé les premiers livres. Du mélange de l’ancien tudesque dont Charlemagne avait fait réunir les règles dans une grammaire, et de ce latin grossier que parlaient les scolastiques, se sont formés des dialectes nationaux. Au treizième siècle, sous le règne du comte Florent V, que l’on a surnommé le troubadour de la Hollande, on a commencé d’écrire et de rimer les histoires nationales, on a composé quelques poëmes didactiques.

La vie mystique aussi, l’ascétisme des cloîtres, s’est épanché en poésies lyriques qui chantent l’absorption en Dieu, de ontwordenheyt, racontent la vie du Christ, les visions et les miracles des saints. Peu à peu le dialecte hollandais remplace le frison ; au quinzième siècle, il devient dominant et se parle simultanément avec le brabançon et le flamand dans les diverses provinces soumises à Charles-Quint. Le désir de connaitre qui s’est éveillé a poussé la jeunesse en de longs voyages. Elle est allée vers la Grèce elle s’est arrêtée dans les écoles de l’Italie, d’où elle a rapporté, avec le goût des lettres, la science du droit romain et je ne sais quelle fermentation de l’esprit qui de loin prépare