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Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/46

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la Réforme. Au plus fort des discordes civiles qui déchirent le treizième siècle, on a vu paraitre, à la suite d’une princesse de la maison d’Anjou, les rederykers, ces gaies confréries d’improvisateurs, poëtes et comédiens ambulants, dont les chambres ou réunions donnent naissance aux théâtres et aux académies.

Les libertés nationales et l’activité du commerce favorisent la circulation des idées, comme les fleuves et les canaux favorisent la circulation des richesses. Cependant, en dépit de ce mouvement général des sciences, des lettres, de l’industrie, les mœurs et les coutumes anciennes se maintiennent ; l’accentuation germanique du type hollandais se marque de plus en plus en se différenciant du caractère des Belges, soumis aux influences du génie latin et du voisinage de la France. Le milieu, le sol, le climat, la nature et l’aspect des terres, la manière d’y vivre, exercent une action puissante sur les hommes des nations étrangères que la guerre, la colonisation, le trafic et l’attrait des libertés amenaient en Hollande. Une assimilation plus rapide que sur aucun point du globe s’y produisait : Belges, Allemands, Polonais, Vénitiens, Juifs, se pénétraient au bout de très-peu de temps de ce que l’on pourrait appeler la sève hollandaise, et la vertu nationale n’était nullement altérée par ces mélanges de races.

A l’époque où nous voici parvenus, le caractère hollandais était en estime chez toutes les nations. Au