Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/51

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tion et le retour à la discipline primitive. Au temps de Philippe Ier duc de Bourgogne, on s’était occupé, dans la Hollande et la Zéelande surtout, où le pouvoir des évêques d’Utrecht, quelquefois soutenu, plus souvent combattu par les comtes, avait pesé d’un poids insupportable, à réprimer la licence ecclésiastique. Entre les personnes qui se signalèrent dans cette voie des réformes encore orthodoxes, on cite Gérard le Grand, Gerard Groote, qui institua à Deventer, vers le milieu du quatorzième siècle, les « Frères de la vie commune », Broederen des gemeenen levens consacrés à la prédication et à l’instruction du peuple. Après lui, pendant le quinzième siècle, on voit paraitre l’ascète A-Kempis, Wessel Gansfort, de Groningue, appelé « la Lumière du monde, » Rodolphe Agricola, etc. Enfin le savant Nicolas de Cusa, envoyé par le pape Nicolas V dans les Pays-Bas, où il avait fait ses études, s’élève avec une véhémence inattendue contre le relâchement des mœurs cléricales, contre l’abus du culte des images, contre la pompe excessive des cérémonies. Il voulait fermer la chaire aux ordres mendiants ; il allait jusqu’à défendre l’exposition des hosties sanglantes et de tous les objets réputés miraculeux qui entretenaient dans le peuple l’idolâtrie. Un peu plus tard, l’évêque d’Utrecht, Philippe de Bourgogne, fils naturel de Philippe le Bon, ne cachait à personne qu’il préférait la Bible à la Vie des saints, qu’il estimait être un tissu de fables et qu’il regardait le célibat des