Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/87

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de France, de quitter avec éclat la cour de son frère, qui le détestait et l’excluait de tous ses conseils. François de Valois jura avec empressement, avec cette légèreté qui, sous des dehors qu’il croyait rendre sérieux en affectant une certaine rudesse militaire, était le vice dominant de sa nature, les articles du traité rédigé par Sainte-Aldegonde. Il jura de maintenir l’union d’Utrecht ; de convoquer au moins une fois l’année les états généraux, qui d’ailleurs se réservaient expressément le droit de s’assembler de leur propre autorité toutes les fois qu’ils le jugeraient nécessaire. Il promit qu’il s’efforcerait d’entretenir une alliance étroite entre les Pays-Bas et la France, mais que jamais il ne souffrirait que les Provinces-Unies fussent incorporées à la monarchie française. Il s’engagea à faire la guerre à ses frais et à ceux du roi son frère ; à résider aux Pays-Bas, et, en son absence, à se faire représenter par une personne de la nation à n’admettre dans son conseil aucun étranger, hormis un ou deux Français acceptés par les états ; à n’entreprendre aucune guerre, à ne faire aucun traité, à ne lever aucune troupe, à ne mettre dans les villes aucune garnison sans leur agrément. Enfin, le duc d’Anjou laissait aux états la faculté s’il avait plusieurs fils, de choisir après sa mort celui d’entre eux qui leur conviendrait le mieux pour les gouverner, et il les déclarait déliés de tout serment envers lui s’il venait à violer une seule de ses promesses.

En dehors de ce traité conclu avec les états géné-