Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/88

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raux, le duc d’Anjou signait avec Sainte-Aldegonde une convention particulière, par laquelle il achevait de se lier les mains et de se mettre dans la dépendance du prince d’Orange. Par cette convention, il était établi que le duc d’Anjou ne considérait point comme soumises à son pouvoir les provinces de Hollande, de Zéelande, de Frise et d’Utrecht, gouvernées par le prince d’Orange. Il y était dit que ces provinces ne faisaient partie de la généralité que « pour ce qui concernait la guerre. » Par des lettres reversales restées secrètes, le duc d’Anjou en confirmait la souveraineté à Guillaume, et jurait de ne jamais intervenir en aucune manière dans leur gouvernement.

Mais, non encore satisfaits de tant de réserves, les états se hâtèrent, avant l’arrivée du duc, d’ériger un conseil qui devait siéger en permanence et qui, dans l’intervalle des assemblées, se trouverait investi de tous les pouvoirs. Ce conseil fut composé de trente et un membres, dont la moitié devait être renouvelée annuellement dans chaque province. On lui remit le soin de percevoir les impôts et de les appliquer aux besoins du pays, le droit de conférer tous les emplois en s’entendant avec le duc ; on lui confia toutes les affaires administratives, la conduite de la guerre et des négociations pour la paix. Enfin, comme si ce n’était pas assez de ces précautions pour défendre contre toute tentative d’usurpation l’indépendance nationale, à l’approche d’un prince étranger, français et catholique, les états de Hollande