Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/98

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raviver les querelles de religion[1]. Il avait fini par obtenir du roi le rappel des soldats espagnols et allemands, que les états wallons demandaient pour prix de leur soumission, et il ne faisait plus la guerre qu’avec un petit noyau de troupes italiennes, autour duquel il était parvenu à former une excellente armée, levée dans le pays. Aussi ses progrès, quoique moins rapides que ne le souhaitait Philippe, avaient-ils été continus. Assuré de tous les éléments catholiques dans la population, maître de la campagne et des côtes, il commençait l’attaque des grandes villes. La venue du duc d’Anjou, à la tête d’un corps de troupes nombreux que l’on croyait appuyé par les armées du roi de France, arrêta soudain les progrès de Farnèse. H se retira devant un ennemi dont il n’avait pas calculé la force, lui laissa prendre Cateau-Cambrésis et quelques autres places. L’extrême joie des populations, à la nouvelle d’un secours inespéré, répandait au loin, en les exagérant, le bruit des succès du duc d’Anjou. Le prince d’Orange le pressait d’en assurer les effets, d’entrer vivement en Flandre pour y joindre l’armée des états, et pour livrer ensemble une bataille au prince de Parme. La vanité du duc d’Anjou eût été flattée assurément de se mesurer avec un si illustre capitaine, mais les gentilshommes qui servaient dans son armée en qualité de volontaires, et qui ne s’étaient engagés, selon l’usage du temps, que

  1. Presque toute la noblesse wallone restait catholique ; une partie de la noblesse flamande, au contraire, avait embrassé la Réforme.