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L’ILLUSTRE MAURIN

Une curiosité patriotique sincère avait amené là François Marlusse.

Il n’avait pas de carte ; il comptait pouvoir entrer grâce à la protection du maire Cigalous…

— Où est Cigalous ?

— Deudein… (dedans).

— Allez me le chercher…

— Il faut que je garde la porte.

— Laissez-moi entrer, alorsss !

— Votre carte ?

— Je n’en ai pouin.

— Vous n’entrerez pas !

Des gens qui ne connaissaient pas Marlusse avaient dû s’arrêter sur le seuil qu’il obstruait… Et tous de lui crier :

« Vous n’entrerez pas sans carte ! Laissez nous passer ! Vous n’entrerez pas !

Marlusse fit face au public, lui commanda par un signe d’attendre et chercha quelque chose dans la poche intérieure de sa veste en murmurant :

— Pourvu que je l’aie aujourd’hui ! Elle ne me quitte jamais… Ah ! la voici !

Et il élevait aux yeux de tous un bout de corde gros et long comme le doigt.

— Avec ça, dit-il, j’entre partout, citoilliens !

On murmura :

— Qu’est-ce qu’il dit, celui-là ?… C’est de la corde de pendu ?… Laissez-nous passer, collègue ! vous n’entrerez pas !

— Vous n’entrerez pas ! confirma avec la dernière énergie le gardien de la porte.

Mais Marlusse, d’une voix de tribun :