— Le président doit être impartial !
— Non ! non ! si, si !… Parle Maurin, parle le premier !… Non, après les autres !… Le tout c’est de s’entendre… Caboufigue !… Marlusse !… Ça commence mal… Vive la liberté… Labarterie… Vérignon !… Poisse, Poisse !… La candidature multiple… unique !… unique ?… aux voix !… pas encore !
— Avant de mettre aux voix, dit M. Rinal, donnez les raisons pour et contre.
La voix de Maurin dominant le tumulte :
— Laissez-moi vous expliquer les choses.
— Soyez impartial.
— Expliquer n’est pas conseiller…
— La candidature multiple, la candidature multiple !
— La candidature unique ! cria Marlusse de sa voix tonitruante. Ze demande la parole.
— François Marlusse a la parole.
Il était évident que les partisans de la candidature multiple étaient en majorité, chaque commune étant arrivée avec un candidat différent qui lui semblait plus particulièrement dévoué à ses intérêts locaux. Aussi lorsque Marlusse monta à la tribune, fut-il mal accueilli.
— Qui est celui-là ? Assez. Laissez-le parler. Non. La proposition est acquise. Qui vous l’a dit ? Ça se voit… La liberté de la tribune ! Laissez parler. À bas Marlusse !
— Citoyen Marlusse, de quelle commune êtes-vous délégué ?
— De toutes !… comme Maurin.
— Oh ! oh ! quel aplomb !
— Et surtout, et avant tout, et par-dessus tout, je suis le délégué de ma conscience !
— Bràvé ! bràvé !