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L’ILLUSTRE MAURIN

crains personne. Montrez-moi un tavan (un taon) sur la croupe de mon cheval, je peux vous le tuer sans que le cheval sente tant seulement le fin du fin bout de la mèche de mon fouett ; tenez, cette sauterelle au bout de cette herbe, la voyez-vous ? clac ! elle y est ! cherchez, vous la trouverez… Avant que vous ayiez pu avancer d’un seul pas, si vous êtes (une supposition !) en garde contre moi avec votre sabre, clic ! je vous l’entortille du fouett et je vous le tire en l’air, comme une rouquier au bout d’une ligne à pêcher, et prenez garde qu’en retombant, la pointe en bas, il ne vous entre dans le crâne ! du second coup, je vous crève l’œil droit, clac ! et du troisième coup, l’œil gauche, clic ! Du quatrième coup, je vous entortille les deux jambes, je tire à moi, et vous tombez le nez par terre, pouf ! Alors vous êtes perdu, pechère ! vu que, en quelques coups, clic, clac ! clic, clac ! je vous laisse pour mort… Un lion, monsieur ! quand j’ai mon arme naturelle en main, un lion je ne le craindrais pas, pourvu qu’il fût borgne, car alors d’un coup unique je te le rendrais aveugle, clac !… Et maintenant, je vais finalement vous donner la preuve de mon adresse terrible, puisque vous n’avez pas trouvé la sauterelle… vous n’avez pas bien cherché… nous la trouverons tout à l’heure…

« Première bougie ! clic !… je vous l’ai éteinte sans la faire remuer, sans renverser le chandelier, sans avoir rien touché que la flamme ! Deuxième bougie… prends-la en main, Pastouré ; non, non, n’étend pas le bras, mets-la près de ton nez, aye pas peur ! tu es sûr de moi !… clac !… éteinte, mieux qu’avec un éteignoir !… Maintenant numérotez dans votre esprit celles qui restent, en comptant à partir de celle-ci… là… oui… je