Page:Aicard - Maurin des Maures, 1908.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
183
MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XXIV


Mes bons amis, quand on la tient, il faut plumer la poulette.


Peu de jours après, Maurin faisait avertir Pastouré qu’il eût à se trouver, le lendemain, à la cantine du Don.

Là, il comptait déjeuner joyeusement, si les gendarmes ne troublaient pas la fête, et il pensait bien trouver une occasion de faire sa cour à Tonia.

La maison forestière du Don, située sur la pente de la colline, n’est pas éloignée en effet de la cantine qui s’ouvre sur la route.

Elle lui plaisait de plus en plus, cette Antonia la Corsoise. Qu’elle fût fiancée à Alessandri, cela rendait pour Maurin sa galante poursuite toujours plus piquante à mesure que l’inimitié du gendarme se faisait plus persécutrice.

Et s’il allait plaire à Antonia et qu’elle se mît en tête de planter là son gendarme pour les beaux yeux du braconnier, quelle amusante victoire !

D’y penser, Maurin riait de contentement.

Il était arrivé assez près de la maison forestière, à un quart de lieue à peine, et il suivait la route, quand un bruit insolite attira son attention. Immobile comme un chien à l’arrêt, un pied en l’air, il écouta. Son chien l’imita consciencieusement.

Son oreille de chasseur avait perçu, à travers le