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Page:Aicard - Maurin des Maures, 1908.djvu/243

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MAURIN DES MAURES

Rien ne se montra. Dieu évidemment n’osait pas, et Pastouré, par bravade finale, visant le ciel où se cache la puissance suprême, tira son coup de fusil aux nuées !

Maurin riait à en mourir. Et le soir à l’auberge, devant Pastouré redevenu silencieux, le roi des Maures racontait la chose à son ami l’aubergiste.

Il n’y voyait, lui Maurin, comme Pastouré, que la mise en action bien naturelle d’un mécontentement de chasseur… Mais un commis-voyageur bien pensant, qui dînait à une table voisine, jugea bon de se scandaliser et il alla, son repas achevé, conter ce sacrilège à de vieilles dévotes, ses clientes, marchandes de denrées coloniales. Grâce à ces ragots, le lendemain, jour de la Saint-Martin, les deux amis Maurin et Pastouré furent regardés de travers par tous les bien-pensants du Plan-de-la-Tour. Il y a vraiment des gens qui ne comprennent rien de rien !