CHAPITRE XXXVII
L’ermite était un ancien valet de ferme, un fainéant venu on ne sait d’où, qui avait eu (comme tant d’autres en maint autre lieu) l’idée de s’affubler d’une méchante robe de bure, de se ceindre les reins d’une corde et d’attendre les pèlerins, dévots à Notre-Dame-des-Anges, pour tirer d’eux quelques petits profits.
Il habitait une cahute où il fit entrer les amoureux, et commença de préparer leur repas. Maurin tira de son sac deux perdreaux sur quatre qu’il avait gardés de sa chasse de la veille ; et Tonia se mit à plumer, tandis que l’ermite allumait le feu et que Maurin taillait en brochette une tige de bruyère. L’une des extrémités se terminait en une double fourche, propre à maintenir, fixée à la brochette, la perdrix qui devait être suspendue verticalement par l’autre extrémité, au bout d’une cordelette, devant le feu de bruyère et de pignes.
L’ermite prit dans son placard de la salade fraîche et un méchant huilier, coupa trois croûtons de pain qu’il frotta vigoureusement avec une gousse d’ail pour être mis dans la salade où ils prennent le nom, manceau ou bressan, de chapons.
Puis il posa sur un gril d’admirables champignons de