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MAURIN DES MAURES

CHAPITRE XLVI


Comment et pourquoi, non sans regret, Maurin fit à un gendarme un cadeau princier, ce qui l’amena à conter à ses amis La lièvre de juin.


À quelques jours de là, M. Cabissol apprit que Maurin serait traqué à la fois par toutes les brigades des Maures.

Il le fit prévenir par l’ami Pastouré, et lui fit savoir en même temps que M. Rinal le cacherait chez lui, aussi longtemps que cela paraîtrait nécessaire.

Maurin arriva de nuit chez M. Rinal, à l’insu même de Cigalous à qui on se fit un devoir de ne rien dire.

Cigalous était le maire. On aurait pu le compromettre en lui confiant le secret.

Maurin, bien navré de ne plus courir les bois durant le jour, sortait chaque nuit, allait se mettre à l’affût du sanglier et de la lièvre, sorte de braconnage qui, en temps ordinaire, lui plaisait peu ; mais il faut bien vivre, et nécessité n’a pas de loi.

Il passa ainsi chez M. Rinal environ deux semaines.

Sous prétexte de chasse, M. Cabissol, pour la circonstance, s’était fixé à Bormes ; Pastouré y fit de fréquentes apparitions et tous deux, Pastouré et Cabissol, l’un presque muet, l’autre agréablement bavard, passèrent avec Maurin, chez M. Rinal, plus d’une soirée joyeuse.