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Page:Aicard - Notre-Dame-d’Amour, Flammarion, 1896.djvu/79

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— Venez marquer le taureau, demoiselle ! c’est le droit de la plus jolie !

Elle avait regardé son père. Le vieil Augias, fier au fond, avait murmuré :

— Vas-y !

Elle avait sauté, du haut du char, entre les bras de Jean. Jean l’avait déposée à terre, comme une enfant, et conduite à travers cette immense arène, sous les yeux de tout un peuple, vers le taureau. Il avait ramassé le fer et le lui avait tendu. Et c’est elle qui, de son petit bras, sur le flanc grésillant et fumant de l’animal qui se débattait, avait appliqué le fer rougi au feu, — confiante dans l’adresse et la force de l’inconnu contre lequel elle se pressait, un peu émue, même beaucoup.

Puis, il l’avait ramenée à son père, et tous ceux qui étaient assez près pour la voir avaient dit :

— Il a eu raison, le gardian ; il a bien choisi !