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aimable ; Boileau porte dans la satire littéraire les rigueurs de la tyrannie, et Molière, ce comédien de génie, détrône la noblesse et devient sans le savoir un instrument politique sous la main protectrice de Louis XIV. Le roi, la puissance et les plaisirs du roi, voilà le but où tout arrive. Les hommes d’État, les poètes, les philosophes, les gens de cour remontent au lieu de descendre. C’est une nation polie qui touche à peine à la nation vulgaire, et les essais de la politique, comme les lumières de la science, tout est pour les grands, rien n’est pour le peuple.

C’est donc une espèce de prodige que nous ayons à signaler ici quelques sentiments généreux dirigés vers la foule ! Au milieu de cette multitude de beaux génies, qui sont l’expression de la société, nous apercevons trois hommes privilégiés qui marchent en avant du siècle. Leur mission est de préparer les esprits à des vérités pour lesquelles les rois et les nations ne sont pas encore mûrs. Ils laissent tomber des pensées méconnues de leurs temps, mais qui doivent éclater dans les