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leures, soit enfin pour établir les vrais principes du droit naturel et du droit des gens.

Lorsqu’on jette les yeux sur le passé, et qu’on voit les formes tortueuses et violentes de ce qu’on appelait la justice, les arrestations secrètes, les procédures clandestines, les procès-verbaux frauduleux ; la science des témoins par fractions, douze témoins douteux pouvant en former deux admissibles ; la science des crimes par fusion, vingt actions innocentes pouvant composer un crime capital ; toutes les horreurs de l’inquisition portées dans les tribunaux séculiers ; les chevalets, les chaînes, les marteaux, les tenailles, les scies, étalés tout sanglants devant les juges comme des instruments de vérité, et avec cela point de bornes au pouvoir de la justice pour torturer et supplicier, rien, rien pour secourir l’innocence, pour laisser espérer la victime, oh ! alors on ne peut concevoir qu’il ait fallu que neuf cents ans s’écoulassent avant qu’un Beccaria fît entendre le cri de l’humanité au milieu de cette boucherie légale, de ces hommes tenaillés, brisés, coupés, écarte-