Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/165

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chons de Sweet-Water. Mille tonnerres ! si nous ne parvenons pas à leur couper les devants, qu’en résultera-t-il ?

— Ma foi ! capitaine, répondit Oakley, je pense qu’il faudra se battre, et rudement.

— Nous serons peut-être forcés de les attaquer dans les défilés de Devil’s Gate, je suppose.

— Précisément !

— Ah ! je crains bien que, dans ces parages, la victoire soit difficile, incertaine même.

— Je croyais que les soldats n’avaient pas peur ! répliqua dédaigneusement Oakley en regardant Marshall entre les deux yeux.

Je crois, moi aussi, que vous faites fausse route, mon camarade, riposta Marshall d’un ton sec ; peu m’importe de servir de boulet à un canon pourvu que j’arrive au milieu de ces damnés Sauvages. Mais je ne veux pas mener tous ces braves gens à une boucherie pour satisfaire un intérêt de vengeance personnelle. Certes ! tant d’existences sont trop précieuses pour en faire si bon marché ! Si les choses se présentent mal ; s’il faut tenter quelqu’entreprise désespérée, eh bien ! je la tenterai seul.