Page:Aimard, Auriac - Jim l’Indien.djvu/17

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il fit tant de stations et chemina à si petites journées, qu’il mit deux mois à gagner Saint-Paul.

Cependant, comme tout finit, même les flâneries de voyage, Halleck arriva au moment où sa cousine quittait cette ville, après y avoir passé quelques jours et il ne trouva rien de mieux que de s’embarquer avec elle dans le bateau par lequel elle effectuait son retour chez l’oncle John.

Telles étaient les circonstances dans lesquelles nos jeunes gens s’étaient réunis, au moment où nous les avons présentés au lecteur.

— D’après vos lettres, l’oncle John jouit d’une santé merveilleuse ? reprit l’artiste, après une courte pause.

— Oui : il est étonnant. Vous savez les craintes que nous concevions à son égard, lorsqu’après ses désastres financiers, il forma le projet d’émigrer, il y a quelques années ? Mon père lui offrit des fonds pour reprendre les affaires : mais l’oncle persista dans ses idées de départ, disant qu’il était trop âgé pour recommencer cette vie là, et assez jeune pour devenir un « homme des frontières. » Il a pourtant cinquante ans passés, et sur sept enfants, il en a cinq de mariés : deux