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l’aigle-noir des dacotahs

— Eh bien ! non ! répliqua rudement Aigle-Noir qui, réflexion faite, aima mieux ne pas parler des Mormons, les Dacotahs ne sont pas fous ; ils ne quittent pas une piste facile et unie, sans motif ; car ils connaissent tous les sentiers de la montagne. Ils tournent la position de l’ennemi pour mieux le surprendre. Y a-t-il besoin de dire cela à Cœur-Droit… ? lui qui marche depuis si longtemps dans les sentiers du désert.

— Déliez la Face-Pâle, dit Cœur-Droit en français.

C’était le premier mot que pût comprendre Esther, car le commencement de la conversation avait eu lieu en langue indienne. Elle se jeta à ses genoux et le remercia en pleurant.

— La langue des Faces-Pâles est adroite au mensonge ; elle sait très-bien déguiser ce que pense le cœur, répondit sèchement Cœur-Droit en lui tournant le dos.

La pauvre Esther se tut toute tremblante ; elle avait cru trouver un protecteur : cette brusque réponse la désillusionnait.