Néanmoins les sauvages obéirent avec empressement ; l’un d’eux coupa ses liens ; un autre alla lui chercher de l’eau ; un autre lui offrit quelque nourriture, Osse’o retira de sa selle une peau de daim parfumée, et la jeta à ses pieds pour qu’elle s’y reposât.
La jeune fille agitée de mille pensées étranges s’assit sur sa fourrure, et se mit à rêver, la tête dans ses mains, dévorant ses larmes.
Un léger mouvement à côté d’elle lui fit relever les yeux : elle vit Osse’o debout, les bras croisés.
— Que la jeune fille au teint de neige essuie ses larmes, dit-il d’une voix douce, elles laveraient les roses de ses joues. Quand le grand, le bon Manitou a placé les hommes rouges dans la prairie, il ne leur a pas donné à tous un cœur de pierre.
Puis il se tut brusquement et se détourna avec une sorte d’irritation contenue.
— Est-ce que Osse’o veut s’approprier le butin d’Aigle-Noir ? À cette question du sauvage, Osse’o marcha vers lui, et, sans le toucher, le refoula si près du précipice, que d’un geste