il aurait pu l’y précipiter : là il s’arrêta sans daigner lui répondre, et, les bras toujours croisés, se remit à regarder dans la plaine.
— Que les Dacotahs se dispersent dans la montagne et guettent l’arrivée des hommes blancs, dit ensuite Osse’o.
Aigle-Noir prit la parole d’un ton aigre-doux.
— Mon père n’a jamais taché son âme de sang ; sa main est innocente du pillage ; pourquoi mon frère se place-t-il entre Aigle-Noir et sa prisonnière ?
— Est-ce qu’Aigle-Noir a peur qu’une faible fille s’échappe du milieu de ses guerriers ? Ou bien a-t-il la lâcheté cruelle de la lier comme une victime au poteau de mort ?
— Non.
— Pense-t-il que le peuple de cette jeune fille donnera plus d’or lorsqu’il s’apercevra qu’elle a été torturée ?
— Non ! mais Aigle-Noir fait ce qu’il veut de ses prisonnières, et ne veut pas qu’on se mêle de ses actions !
— La parole d’Aigle-Noir passe comme un