Page:Aimard, Auriac - Le Mangeur de poudre.djvu/63

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— C’est remarquablement singulier ! murmura-t-il, j’en suis troublé.

— Je regrette ce qui vous arrive là, dit le colporteur, ce n’est pas moi qui serait dans un pareil ennui, je ne m’inquiète pas de ma mère, elle ne s’inquiète pas de moi ; nous savons tous deux noua tirer d’affaire.

— Tout le monde n’en pourrait pas dire autant ; je le crains bien ! soupira le cordonnier d’un ton méticuleux, comme si, pour proférer ces mystérieuses paroles, il lui eût fallu creuser au plus profond de son cœur.

Chacun le regarda, flairant du nouveau : l’orateur, redevenu muet, avait pris une lugubre attitude, pleine de réticences.

— Eh il y a donc du neuf ? demanda Dodge.

— Est-ce grave ? qu’est-il arrivé… ? poursuivit le maître de poste.

— Remarquez que je n’ai rien dit ! répliqua le cordonnier avec la même emphase que s’il eût