Page:Aimard - Balle france, 1867.djvu/112

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La mêlée recommença terrible.

— Ou de l’engager de nouveau, ajouta le Canadien avec un sourire ; que risquons-nous de le faire ? »

Les deux chefs échangèrent quelques mots à voix basse.

« Nous acceptons, » dit enfin Natah-Otann.

Sur un geste de lui, les liens des prisonniers furent coupés.

Ils se relevèrent.

« Hum ! fit Balle-Franche en s’étirant avec volupté, cela fait du bien d’avoir la jouissance de ses membres. Bah ! je savais bien qu’ils ne me tueraient pas encore cette fois-ci.

— Voici vos armes et vos chevaux, messieurs, dit le chef.

— Permettez, répondit le comte en tirant froidement sa montre de son gousset ; il est sept heures et demie ; jusqu’à demain soir à pareille heure vous avez notre parole.

— Parfaitement, dit le Bison-Blanc en s’inclinant.

— Et maintenant, où nous conduisez-vous, s’il vous plaît ? fit le chasseur d’un air narquois.

— Au village.

— Merci ! »

Les deux hommes se mirent en selle et suivirent les Indiens, qui n’attendaient plus qu’eux pour partir.

Dix minutes plus tard, cette plaine, où pendant la journée s’étaient passés tant d’événements, était redevenue calme et silencieuse.

Nous laisserons le comte et le chasseur retourner sous bonne escorte au village, et nous nous mettrons sur la piste du Breton.

Après son départ du champ de bataille, Ivon avait lancé son cheval tout droit devant lui, ne se souciant pas de perdre un temps précieux à cher-