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Page:Aimard - Balle france, 1867.djvu/65

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le ciel, puis après une seconde d’arrêt il repartait et reprenait sa course rapide.


Elle s’appuya contre un tronc d’arbre en croisant ses bras sur sa poitrine.

Bien des heures s’écoulèrent ainsi sans que le cavalier songeât à s’arrêter.

Enfin il arriva pour ainsi dire à l’improviste à un endroit où les arbres s’étaient rapprochés et enchevêtrés les uns dans les autres, au moyen des lianes qui se tordaient autour d’eux en les enlaçant de toutes les façons, et cela de telle sorte qu’une espèce de mur infranchissable barra tout à coup le passage au cavalier.

Après un moment d’hésitation et après avoir attentivement regardé de tous les côtés afin de découvrir une fissure ou un trou quelconque par lequel il pût passer, il lui fut démontré que toute tentative serait inutile.

Alors il mit pied à terre.

Il avait reconnu qu’il était arrivé devant un Cannier, c’est-à-dire un enlacement inextricable de lianes et de roseaux dans lesquels la hache ou le feu pouvaient seuls faire brèche.

Les Indiens sont des philosophes pratiques qui ne se laissent jamais décourager ; lorsqu’une impossibilité quelconque leur est démontrée, ils l’ac-