Page:Aimard - Balle france, 1867.djvu/73

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Une femme se tenait silencieuse devant l’entrée.

— Natah-Otann sera heureux de satisfaire son hôte, » répondit le sachem en s’inclinant avec tout le flegme indien.

Le comte le remercia,

« Nous arrivons au village de ma tribu, reprit le chef, dans une heure nous y serons, le visage pâle verra comment un sachem kenhà sait recevoir ses amis. »

Les guerriers pieds-noirs, qui jusque-là avaient galopé sans garder aucun ordre, s’étaient rapprochés peu à peu et formaient un escadron compacte autour de leur chef.

La petite troupe continuait à s’avancer, en se rapprochant de plus en plus du Missouri, qui coulait à pleins bords entre deux rives élevées et garnies d’oseraies au milieu desquelles, à l’approche des cavaliers, s’élevaient de temps en temps, à grand bruit, des bandes effarées de flamants roses.

Arrivés à un certain endroit où la sente formait un coude, les Indiens s’arrêtèrent et préparèrent leurs armes comme pour un combat, les uns dégageant leurs fusils de leurs étuis de peau de daim, frangés de plumes, et les chargeant ; les autres préparant leurs arcs et leurs javelots.

« Est-ce que ces hommes redoutent une attaque ? demanda le comte à Balle-Franche.