Page:Aimard - Balle france, 1867.djvu/89

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beau drapeau étoile des États-Unis flottait dans l’air, doré par les derniers rayons du soleil couchant, tandis que d’un côté un camp indien, et de l’autre des troupeaux de chevaux paissant en liberté, animaient et vivifiaient cette scène majestueusement tranquille.


Une pirogue en cuir descendait la rivière.

La pirogue s’approcha de plus en plus de la rive, et enfin, arrivée sous la protection des canons du fort, elle s’échoua doucement sur la plage.

D’un bond l’individu qui la montait s’élança sur le sable.

Alors dans cet individu il fut facile de reconnaître une femme.

Cette femme, disons-le tout de suite, n’était autre que l’être mystérieux auquel les Indiens donnaient le nom de la Louve des prairies, et que déjà à deux reprises, nous avons vue apparaître dans ce récit.

Cette femme avait modifié son vêtement ; son costume, bien que se rapprochant toujours par le tissu de celui des Indiens, puisqu’il se composait de peau d’eiks et de bisons cousues ensemble, s’en éloignait cependant par la forme ; et si, au premier coup d’œil, il était difficile de reconnaître le sexe de la personne qui le portait, on ne laissait pas cependant d’apercevoir que cette personne était blanche, à cause de la simplicité, de la propreté, et surtout de l’ampleur des plis soigneusement drapés autour de l’être étrange qui se cachait sous ces vêtements.

Après avoir quitté la pirogue, la Louve des prairies l’attacha solidement à une grosse pierre, et, sans plus s’en occuper, elle se dirigea à grands pas vers le fort.

Il était environ six heures du soir, les échanges avec les Indiens étaient finis ; ceux-ci rentraient en riant et en chantant dans leurs tentes en peaux de