être, c’est-à-dire câline, affectueuse, et profondément sentie. Le comte remercia chaleureusement le père Séraphin de la protection qu’il avait accordée à la jeune fille.
— Bientôt, dit doña Luz, tous vos tourments seront finis, alors vous pourrez sans contrainte vous livrer aux élans passionnés de votre cœur.
— Oui, répondit le comte d’un air pensif, demain décidera probablement de mon sort et de celui de celle que j’aime.
— Que voulez-vous dire ? s’écria don Rafaël.
Le comte jeta un regard anxieux autour de lui ; il vit qu’il pouvait parler, et que ceux qui se pressaient à ses côtés étaient des amis sincères.
— Demain, dit-il, j’attaquerai Hermosillo, et je l’emporterai, ou je tomberai mort sur la brèche.
Les assistants firent un geste de stupeur.
Don Rafaël commanda d’un signe l’Élan-Noir de se placer en dehors de la porte afin d’éloigner les importuns, et revenant auprès du comte :
— Avez-vous réellement cette pensée ? lui demanda-t-il.
— Sans cela, serais-je ici ? répondit-il avec simplicité.
— Mais, reprit don Rafaël avec insistance, Hermosillo est une ville fermée de murailles solides.
— Je les défoncerai.
— Elle a une garnison de douze cents hommes.
— Ah ! fit-il avec indifférence.
— Depuis deux mois ses milices s’exercent tous les jours.
— Des milices, répondit-il d’un air dédaigneux, sont-elles nombreuses au moins ?