Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Angela à Valentin en le rejoignant, ils ne sont plus qu’à une courte distance de la Mission ; puis-je toujours compter sur vous ?

— Toujours, répondit-il.

— J’ai changé d’avis : ce n’est pas de cette façon que je veux m’expliquer avec le comte, c’est en face de tous, à la lumière du soleil ; bientôt vous me reverrez parmi vous. Adieu, je retourne à l’hacienda ; préparez le comte à ma visite.

Après avoir fait un dernier signe d’adieu au chasseur et lui avoir souri, la jeune fille remonta à cheval et s’éloigna au galop, suivie de son escorte.

— Oui, je préparerai Louis à la recevoir, murmura le chasseur en la suivant un instant des yeux. Cette enfant a le cœur noble, elle aime réellement mon frère de lait. Qui sait quelle sera la conséquence de cet amour ?

Et après avoir deux ou trois fois secoué la tête d’un air songeur, il regagna le campement, accompagné de Curumilla, dont l’impassibilité indienne ne se démentait pas et qui semblait complétement étranger à tout ce qui se passait autour de lui.

Valentin réveilla Louis.

Celui-ci fut debout en un instant.

— Avons-nous du nouveau ? demanda-t-il.

— Oui, la compagnie arrive.

— Déjà, oh ! oh ! elle a fait diligence, ceci est de bon augure.

— Demeurerons-nous longtemps ici ?

— Non ; deux jours au plus, le temps de faire un peu reposer les gens et les bêtes.

— Peut-être vaudrait-il mieux pousser de suite en avant.