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L’ÉCLAIREUR.

une vaste salle qui, vu l’absence de tout meuble, pouvait fort bien être comparée à un vestibule, l’amantzin se tourna vers Atoyac et lui intima l’ordre de l’y attendre, tandis qu’il conduirait le médecin auprès des captives.

Nous l’avons dit plus haut, l’habitation des vierges du Soleil était interdite à tous les hommes, excepté au grand-prêtre. Dans certaines circonstances, une autre personne pouvait être exceptée de cette règle, le médecin, et c’était, on le sait, en cette qualité que Bon-Affût devait y être introduit.

Atoyac était trop bien au courant de la loi sévère du palais pour se permettre la moindre observation ; seulement, lorsque le grand-prêtre se prépara à le quitter, il le retint respectueusement par sa robe, et se penchant à son oreille :

— Que mon père revienne promptement, lui dit-il à voix basse, j’ai d’importantes nouvelles à lui communiquer.

— D’importantes nouvelles ! répéta l’amantzin en le regardant d’un air interrogateur.

— Oui, fit le chef.

— Et elles me concernent ? continua lentement le grand-prêtre.

Atoyac sourit d’une façon confidentielle.

— Je le crois, dit-il, elles ont rapport au Loup-Rouge et à Addick.

L’amantzin eut un frémissement imperceptible.

— Je reviens, dans un instant, dit-il, avec un geste gracieux ; puis, se tournant vers le chasseur immobile à quelques pas et en apparence indifférent à ce qui se passait entre les deux hommes : Venez, ajouta-t-il. Le chasseur s’inclina et suivit le grand-prêtre. Celui-ci lui fit traverser une longue cour entièrement pavée en briques scellées sur champ, et, franchissant dix degrés de marbre veiné de