— Moi ? pas le moins du monde ; seulement, comme vous êtes un homme beaucoup trop intelligent pour employer à vous promener le temps que vous pouvez passer beaucoup plus agréablement en dormant, je suppose que si vous voilà, c’est que vous avez pour cela de fortes raisons.
— C’est, ma foi, vrai.
— Vous voyez bien !
— Oui, mais ce n’est pas positivement à vous que je voudrais parler ?
— Et à qui donc ?
— À don Luis.
— Hum ! et vous de pouvez pas me dire cela à moi ?
— Dame ! peut-être. Pourtant je crois qu’il vaudrait mieux lui parler à lui-même.
— Diable !
Don Cornelio fit le mouvement des épaules qui, dans tous les pays du monde et dans toutes les langues, signifie la même chose, c’est-à-dire que l’on décline toute responsabilité d’un fait.
— Et, reprit Valentin, c’est probablement important ce que vous avez à communiquer à don Luis ?
— Beaucoup.
— Diable, diable ! c’est fâcheux, puce qu’il est impossible que vous lui parliez.
— Bah ! pourquoi donc ?
— Parce qu’il y a un empêchement.
— Pour moi ?
— Pour vous comme pour tout le monde.
— Oh ! oh ! Et quel est cet empêchement, don Valentin, s’il vous plaît ?
— Oh ! mon Dieu ! je ne vous en ferai pas mystère ;