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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/172

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LA FIÈVRE D’OR.

pour la première fois : Guerrero, don Sebastian Guerrero. Dans quelle circonstance ce nom a-t-il pu être prononcé devant moi ?

Le chasseur en était là de son monologue, lorsque la porte s’ouvrit doucement, et un homme entra.

Cet homme était Curumilla.

Valentin fit un mouvement de joie en l’apercevant.

— Soyez le bienvenu, chef, lui dit-il.

L’Araucan lui pressa la main et s’assit silencieusement à ses côtés.

— Eh bien ! chef, reprit Valentin au bout d’un instant, vous êtes réveillé, avez-vous fait une promenade dans le pueblo ?

L’Indien sourit avec dédain.

— Non, dit-il.

Une idée traversa la cervelle du chasseur.

— Mon frère devrait descendre dans le patio de l’hôtellerie, dit-il, il paraît qu’il y a d’autres voyageurs que nous, il les verrait.

— Curumilla les a vus.

— Ah !

— Il les connaît.

Valentin fit un geste d’étonnement.

— Comment ! vous les connaissez ? s’écria-t-il.

— L’homme seulement ; Curumilla est un chef, sa mémoire est longue.

— Ah ! ah ! reprit le chasseur, serait-il donc possible que j’obtienne ainsi les renseignements que je me creuse vainement la cervelle à chercher ?

L’Indien sourit en baissant la tête.

— Quel est cet homme, chef ? est-ce un ami ?

— C’est un ennemi.