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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/60

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LA FIÈVRE D’OR.

malgré toutes vos recherches, vous n’avez pu découvrir celui pour qui vous étiez venu ici. L’homme que vous avez rencontré ce matin est officier supérieur dans l’armée mexicaine, il est peu probable qu’il quitte son pays ; tout s’y oppose ; où pourriez-vous vous rencontrer ?

— Je ne sais, Belhumeur ; je ne cherche ni à deviner ni à prévoir l’avenir. Il est évident qu’après vous avoir laissé à l’hacienda del Milagro je me rendrai à Guaymas, où je m’embarquerai, je ne sais encore pour quelle contrée, et que mon intention formelle est de ne jamais remettre le pied sur le sol mexicain ; cependant, je vous le répète, bien que cela paraisse absurde, je suis convaincu que cet homme sera mon ennemi un jour, et que l’un de nous deux tuera l’autre.

— Allons, allons, je ne veux pas discuter avec vous sur ce sujet ; mieux vaut, je crois, nous mettre en route ; nous avons aujourd’hui une longue traite à faire.

— C’est vrai, mon ami, partons, et ne pensons plus à mes pressentiments ; il en sera ce qu’il plaira à Dieu.

— Amen ! répondit Belhumeur, voilà comme j’aime vous voir ; vous ressemblez ainsi à mon brave Rafaël, mon cher Cœur-Loyal, à qui, avant de vous quitter, je veux vous présenter.

— Vous me ferez le plus grand plaisir.

Ils montèrent leurs chevaux, payèrent l’hôte et quittèrent à leur tour le meson de San Juan, prenant au pas le chemin de la barranca del mal paso, sur lequel le colonel les avait précédés.

Ils cheminèrent pendant quelque temps silen-