l’aventure avec une force de sève inconnue à nos climats.
Il était à peu près trois heures lorsque les voyageurs aperçurent à cinquante pas devant eux la colonie de Guetzalli, fondée par le comte de Lhorailles, et qui, bien qu’elle ne comptât encore que quelques mois, avait pris déjà des développements considérables.
Cette colonie se composait d’une hacienda, autour de laquelle étaient groupées les cabanes des travailleurs ; nous la décrirons en quelques mots.
L’hacienda s’élevait sur une presqu’île de près de trois lieues de tour, couverte de bois et de pâturages, où paissaient en liberté plus de quatre mille têtes de bétail, qui le soir rentraient dans des parcs attenant à l’habitation, entourée par le fleuve qui lui formait une ceinture de fortifications naturelles ; la langue de terre, large de huit mètres au plus, qui la rattache à la terre ferme, était bouchée par une batterie de cinq pièces de canon de gros calibre, entourée d’un vaste fossé rempli d’eau.
L’habitation, entourée de hautes murailles crénelées et bastionnées aux angles, était une espèce de forteresse capable de soutenir un siège en règle, grâce à huit pièces de canon qui, braquées aux quatre bastions, en défendaient les approches ; elle se composait d’un vaste corps de logis élevé d’un étage avec les toits en terrasse, ayant dix fenêtres de façade et flanqué à droite et à gauche de deux bâtiments faisant retour en avant, dont l’un servait de magasin pour les grains, les herbes, et l’autre était destiné à l’habitation du capataz et des nombreux employés de l’hacienda.
Un large perron garni d’une double rampe en fer