Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/152

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— Je m’attendais à votre réponse ; cependant je suis heureux de voir que vous me confirmez dans ce que j’ai l’intention de faire.

Le lendemain, au point du jour, on se remit en marche, après toutefois avoir, selon la coutume établie par le missionnaire, prononcé la prière en commun.

Le Cèdre-Rouge était toujours plongé dans le même abattement.

Les deux jours qui suivirent se passèrent sans incidents dignes d’être rapportés.

Vers le soir du troisième jour, on entra dans le défilé au centre duquel, sur un des versants des deux montagnes qui le formaient, s’ouvrait la grotte.

Le Cèdre-Rouge y fut monté avec précaution et installé dans un des compartiments éloignés, loin des bruits du dehors, et de façon à être caché aux yeux des étrangers que le hasard amènerait dans la caverne pendant qu’il s’y trouverait.

Ce fut avec un sentiment de joie inexprimable que la mère de Valentin entra dans la grotte qui servait d’habitation à ce fils que si longtemps elle avait craint de ne jamais revoir.

Son attendrissement fut extrême en retrouvant quelques objets sans valeur à son usage.

La digne femme, si véritablement mère, s’enferma seule dans le compartiment dont le chasseur avait plus spécialement fait sa chambre, et là, face à face avec ses souvenirs, elle resta plusieurs heures absorbée en elle-même.

Le missionnaire avait désigné à chacun la place qu’il devait occuper ; lorsque tout le monde fut installé, la prière fut dite en commun.

Il laissa ses compagnons se livrer au repos et alla