Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/154

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cet homme pervers pour tromper son sauveur, et, grâce à ce moyen, éviter le châtiment de ses crimes et échapper aux nombreux ennemis qui cherchaient à lui donner la mort ?

Hélas ! l’homme est un composé si extraordinaire de bien et de mal, que peut-être en ce moment, et malgré lui, le Cèdre-Rouge était de bonne foi.


XIV.

Une ancienne connaissance du lecteur.

Après le combat, lorsque d’un côté les Apaches du Chat-Noir et de l’autre les Comanches de l’Unicorne se furent retirés, chaque détachement de guerre reprenant la direction de son village, et que les chasseurs se trouvèrent seuls de nouveau dans la prairie, Valentin aperçut la Gazelle blanche appuyée pensive contre un arbre, tenant d’une main distraite la bride de son cheval qui arrachait çà et là, du bout des lèvres, quelques brins d’herbe.

Le chasseur comprit que ses compagnons et lui devaient une réparation à la jeune fille, dont l’incompréhensible dévouement leur avait été si utile pendant les émouvantes péripéties de la tragédie qui venait de finir.

Il s’avança vers elle et s’inclina avec courtoisie en lui disant d’une voix douce :

— Pourquoi vous tenir ainsi à l’écart, madame ? votre place est à nos côtés ; entravez votre cheval avec