Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/204

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de répit jusqu’à ce qu’il eût été châtié de tous ses crimes.

Comme toujours, dans cette circonstance, l’égoïsme et l’intérêt particulier étaient mis à la place de l’amitié. Seul, le père Séraphin, désintéressé dans la question, voyait juste ; aussi fut-ce lui qui, le premier, reprit la parole.

— Mon ami, répondit-il, tout ce que vous avez dit est on ne peut plus juste : je me charge de faire entendre raison à votre mère ; elle comprendra, j’en suis certain, combien il est urgent qu’elle retourne aux habitations, surtout à l’époque de l’année où nous nous trouvons ; seulement, il faut ménager sa sensibilité, la ramener doucement au Mexique sans lui faire entrevoir cette séparation qu’elle redoute et que vous redoutez autant qu’elle. Pendant la route, d’ici aux frontières civilisées, nous tâcherons de la préparer doucement, afin que le coup soit moins rude lorsque le moment de la quitter sera venu. Voilà, je crois, la seule chose que vous deviez faire dans les circonstances présentes. Voyez, réfléchissez ; si vous avez quelque projet meilleur que le mien, je serai le premier à m’y soumettre.

— Cet avis est en effet le meilleur que l’on me puisse donner, dit Valentin avec chaleur ; aussi, je m’empresse de l’adopter. Vous consentirez donc, mon père, à nous accompagner jusqu’aux frontières ?

— Sans doute, mon ami ; plus loin même s’il le fallait. Ainsi, que cela ne vous inquiète pas ; il ne s’agit plus maintenant que de déterminer le lieu où nous nous rendrons.

— C’est juste, fit Valentin ; mais voilà où est la