Ceux-ci l’avaient suivi d’un regard inquiet, la poitrine oppressée, frémissant malgré eux du danger que courait l’intrépide Français.
— J’espère, dit-il en remontant sur la plate-forme, que maintenant vous êtes bien certains que le lasso est solide, et que vous n’hésiterez plus.
Sans répondre, Curumilla franchit l’abîme.
— Et d’un ! fit Valentin en riant, ce n’est pas plus difficile que cela. À qui le tour ?
— À moi, répondit don Pablo.
Il passa.
— À présent c’est à moi, fit don Miguel.
— Allez, dit Valentin.
L’hacendero se trouva, au bout de quelques minutes, de l’autre côté.
Deux hommes restaient seuls : Valentin et le général Ibañez.
— Allons, fit le chasseur, c’est à vous, général ; je ne dois passer que le dernier, moi.
Le général hocha la tête avec découragement.
— Je ne pourrai pas, dit-il.
XXIII.
El Rastreador.
Valentin crut avoir mal entendu.
— Hein ? fit-il en se penchant vers le général.
— Je ne pourrai jamais passer là, reprit celui-ci.
Le chasseur le regarda avec étonnement. Il connaissait depuis trop longtemps le général, il l’avait