Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/288

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commençait à prendre les reflets d’opale qui annoncent le crépuscule.

Le Cèdre-Rouge se leva, tous l’imitèrent.

— Allons, garçon, dit-il à Nathan, es-tu prêt ? Voici l’heure.

— Je partirai quand vous voudrez, père, répondit résolument le jeune homme. Je n’attends plus que vos dernières instructions, afin de savoir quelle direction je dois suivre et en quel lieu je vous retrouverai si, ce qui n’est pas probable, j’ai le bonheur d’échapper sain et sauf.

— Mes instructions ne seront pas longues, garçon. Tu dois te diriger vers le nord-ouest, c’est la route la plus courte pour sortir de ces montagnes maudites. Si tu peux déboucher sur la route d’Indépendance, tu es sauvé ; de là il te sera facile d’atteindre en peu de temps la caverne de nos anciens compagnons, dans laquelle tu te cacheras en nous attendant. Je te recommande surtout de dissimuler tes traces le mieux possible ; nous avons affaire aux hommes les plus rusés de la prairie ; une piste facile leur donnerait des soupçons et notre but serait complètement manqué. Tu me comprends bien, n’est-ce pas ?

— Parfaitement.

— Du reste, je m’en rapporte à toi ; tu connais trop bien la vie du désert pour te laisser jouer facilement ; tu as un bon rifle, de la poudre, des balles ; bonne chance, garçon ! Seulement n’oublie pas que tu dois entraîner nos ennemis après toi.

— Soyez tranquille, répondit Nathan d’un ton bourru, on n’est pas un imbécile.

— C’est juste ; prends un quartier de daim, et adieu !