Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/312

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mouvement d’effroi ; mais que se passe-t-il donc de nouveau ?

Le Cèdre-Rouge écarta avec précaution un fouillis de feuilles, et faisant signe à son compagnon de l’imiter :

— Regardez ! dit-il.

Au bout d’une seconde, le moine se rejeta en arrière, le front pâle et les traits bouleversés par la terreur.

— Oh ! fit-il, cette fois nous sommes perdus !

Il trébucha, et serait tombé si le squatter ne l’avait saisi fortement par le bras.

— Que faire ? murmura-t-il.

— Attendre, répondit froidement le Cèdre-Rouge ; notre position, quant à présent, n’a rien de désespéré ; nous les voyons, mais eux ne nous voient pas.

Fray Ambrosio secoua tristement la tête.

— Vous nous avez conduits à notre perte, dit-il d’un ton de reproche.

— Vous êtes un niais, répondit le Cèdre-Rouge avec mépris. Est-ce que je ne risque pas autant que vous ? ne vous avais-je pas averti que nous étions cernés ? Laissez-moi faire, vous dis-je.


XXVIII.

Une chasse à l’ours gris.

Le nouveau monde n’a rien à envier à l’ancien en fait d’animaux féroces de toutes sortes et de toutes espèces.

La tribu des plantigrades a pris, surtout en Amé-