Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/35

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— Pas autant que vous le supposez ; je désire avoir avec vous une conversation que nul ne doit entendre ; comme cela aurait été impossible au camp, je suis venu guetter ici votre passage ; cela est simple, il me semble.

— En effet ; mais ce qui l’est moins, c’est l’heure et l’endroit que vous avez choisis, mon ami.

— Pourquoi cela ?

— Dame, un orage effroyable se déchaîne au-dessus de nos têtes, nous n’avons aucun lieu où nous abriter, et, je vous le répète, nous sommes plus près du matin que du soir.

— C’est juste ; mais le temps pressait, je ne pouvais disposer à mon gré du temps et de l’heure.

— Vous m’inquiétez, mon ami ; serait-il arrivé quelque chose de nouveau ?

— Rien, que je sache, jusqu’à présent ; mais, avant peu, nous en verrons ; soyez tranquille.

Le jeune homme étouffa un soupir sans répondre.

Tout en échangeant ces paroles rapides, le chercheur de pistes et le Mexicain s’étaient rapprochés l’un de l’autre et se trouvaient placés côte à côte.

Valentin reprit :

— Suivez-moi pendant quelques instants. Je vous conduirai dans un endroit où nous pourrons causer à notre aise, sans crainte d’être dérangés.

— Ce que vous avez à me dire est donc bien important ?

— Vous en jugerez bientôt.

— Et vous me conduirez bien loin comme cela ?

— À quelques pas seulement, dans une grotte que j’ai aperçue à la lueur des éclairs.

— Allons donc !