Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/402

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vous demander, je me suis trompée : c’est une prière que j’ai à vous faire.

— Croyez bien que, s’il m’est possible de vous accorder ce que vous demandez, je n’hésiterai pas.

La Gazelle blanche hésita un instant ; puis, faisant un effort sur elle-même, elle sembla prendre sa résolution et continua :

— Vous n’avez pas personnellement de haine pour le Cèdre-Rouge ?

— Pardonnez-moi. Le Cèdre-Rouge est un misérable qui a plongé dans le deuil et les larmes une famille que j’aime ; il a causé la mort d’une jeune fille qui m’était bien chère et d’un homme auquel j’étais attaché par les liens de l’amitié.

La Gazelle blanche fît un mouvement d’impatience qu’elle réprima aussitôt.

— Ainsi ? dit-elle.

— S’il tombe entre mes mains, je le tuerai sans remords.

— Pourtant il est une autre personne qui, elle, a depuis longues années de sanglantes injures à venger.

— De quelle personne voulez-vous parler, madame ?

— Du Blood’s Son.

— C’est vrai ; il a, m’a-t-il dit, un terrible compte à régler avec ce bandit.

— Eh bien, dit-elle vivement, soyez bon, laissez mon oncle, le Blood’s Son, veux-je dire, s’emparer du Cèdre-Rouge.

— Pourquoi me demandez-vous cela ?

— Parce que l’heure est venue de le faire, don Valentin.

— Expliquez-vous.