— Parle, enfant.
— Pourquoi vous êtes-vous emparé de moi et m’avez-vous amenée ici ?
— Parce que je te croyais la fille de ce Sandoval, et que je voulais t’immoler sur la tombe de ses victimes, répondit le Blood’s Son d’une voix tremblante.
— Vous n’aviez donc pas entendu ce que cet homme me disait ?
— Non ; en te voyant penchée sur lui, je croyais que tu l’aidais à mourir. Ton évanouissement que j’attribuai à la douleur n’a fait qu’augmenter ma certitude ; voilà pourquoi je m’élançai vers toi dès que je te vis tomber…
— Mais cette lettre que vous m’avez prise, cette lettre vous aurait tout révélé.
— Eh ! penses-tu donc, enfant, que je me suis donné la peine de la lire ? Non, je ne t’ai reconnue qu’à ce rosaire pendu à ton cou.
— Allons ! allons ! fit la jeune fille d’un accent convaincu, le doigt de Dieu est dans tout ceci ; c’est bien réellement lui qui a tout dirigé.
— Maintenant à ton tour, Mercédès, nomme-moi les assassins.
— Donnez-moi d’abord la lettre, mon oncle.
— La voilà, dit-il en la lui remettant.
La jeune fille la prit vivement et la déchira en parcelles imperceptibles.
Le Blood’s Son la regardait faire sans rien comprendre à son action ; lorsque le dernier morceau de papier eut disparu enlevé par la brise, la jeune fille se tourna vers son oncle.
— Vous voulez savoir les noms des assassins de mon père, mon oncle, n’est-ce pas ?