Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/322

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peur qu’il lui soit arrivé quelque chose ? le vieux a bec et ongles pour se défendre, et depuis sa dernière rencontre avec don Miguel, celui qu’on doit fusiller demain à Santa-Fé, il se tient sur ses gardes.

— Je me soucie fort peu, répondit brusquement Sutter, que le père soit ou ne soit pas ici, seulement je crois que nous ferions bien de ne pas l’attendre davantage et de nous rendre au camp où notre présence est sans doute nécessaire.

— Bah ! nos compagnons n’ont que faire de nous, observa Schaw, nous sommes bien ici, passons-y la nuit ; demain il fera jour ; si au lever du soleil le père n’est pas de retour, eh bien, nous rejoindrons le camp ; Harry et Dick suffisent pour maintenir le bon ordre jusqu’à ce que nous y soyons.

— Au fait, Schaw a raison, le père est parfois si singulier, dit Nathan, qu’il serait capable de nous en vouloir de ne pas l’avoir attendu, le vieux ne fait jamais rien à la légère ; s’il nous a dit de rester ici, c’est que probablement il avait ses raisons pour cela.

— Restons donc, fit Sutter avec insouciance, je ne demande pas mieux, nous n’aurons qu’à entretenir le feu pour qu’il ne s’éteigne pas pendant la nuit ; du reste, l’un de nous veillera continuellement pendant que les autres dormiront.

— Voilà qui est convenu, dit Nathan, de cette façon, si le vieux vient pendant notre sommeil, il verra que nous l’avons attendu.

Les trois frères se levèrent, Sutter et Nathan firent une provision de bois sec pour entretenir le feu, pendant que Schaw, avec quelques branches entrelacées, formait à sa sœur un abri suffisant pour la nuit.

Les deux frères aînés s’étendirent les pieds au bra-