Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/382

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— Père ! murmura Nathan.

— Silence ! s’écria le Cèdre-Rouge d’une voix creuse, en frappant du pied avec colère, ce qui est fait est fait ; malheur à la famille de mon ennemi ! Oh ! c’est à présent surtout que je veux tirer d’elle une vengeance qui fera frissonner d’épouvante tous ceux qui en entendront parler.

Après avoir prononcé ces paroles, que les assistants écoutèrent silencieusement sans oser répondre, le squatter fit quelques pas dans le rancho.

Il s’approcha de la table, saisit une bouteille de mezcal à moitié pleine qui s’y trouvait, la porta à ses lèvres et la vida d’un trait.

Lorsqu’il eut fini de boire, il rejeta la bouteille qui se brisa, et se tournant vers ses complices :

— En route ! s’écria-t-il d’une, voix rauque, nous n’avons perdu que trop de temps ici.

Et il se précipita hors du rancho.

Tous s’élancèrent à sa suite.

Cependant don Pablo et le missionnaire étaient entrés dans la maison.

Le père Séraphin avait conduit la jeune fille au milieu d’une honnête famille qui lui avait de grandes obligations et avait été heureuse de recevoir la pauvre enfant.

Le missionnaire ne voulait pas laisser longtemps doña Clara à la charge des dignes gens qui lui avaient si généreusement donné l’hospitalité ; il comptait au point du jour la remettre entre les mains de certains parents de son père qui habitaient une hacienda à quelques lieues de Santa-Fé.

Doña Clara avait été confortablement installée par ses hôtes dans une charmante chambre ; leur premier