core faut-il que vous m’expliquiez clairement ce que je dois faire, afin de ne pas commettre d’erreur.
— Bon, le sachem expliquera tout à son père.
— De cette façon, rien ne sera plus facile,
— Mon père le croit-il ainsi ?
— Ma foi, oui, je ne vois pas ce qui pourrait se jeter à la traverse.
— Alors, que mon père écoute attentivement.
— Parlez.
— Parmi tous les chasseurs pâles dont les mocksens foulent incessamment les herbes de la prairie dans tous les sens, il en est un plus brave, plus redouté que les autres ; les tigres et les jaguars fuient à son approche, et les guerriers indiens, eux-mêmes, appréhendent de se mesurer avec lui ; ce chasseur n’est pas un Yori[1] efféminé, le sang des Gachupines[2] ne coule pas dans ses veines ; il est fils d’une terre plus froide, et ses ancêtres ont longtemps combattu contre les Longs-Couteaux de l’Est.
— Bon, fit le moine, d’après ce que dit mon frère, je reconnais cet homme pour un Canadien.
— C’est ainsi, je crois, que l’on désigne la nation à laquelle appartient le chasseur pâle.
— Mais parmi tous les chasseurs que je connais il n’y en a qu’un seul qui soit canadien.
— Ooah ! fit le chef, un seul ?
— Oui ; son nom est Tranquille, je crois ; il est attaché à la hacienda del Mezquite.
— Ooah ! C’est de cet homme que le chef veut parler. Mon père le connaît ?