Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/112

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plusieurs pièces très richement meublées, on se trouva devant la porte de la chambre à coucher.

— C’est ici ? demanda le commissaire.

— Oui, monsieur, répondit l’intendant.

— Combien de pièces et de fenêtres dans cet appartement particulier.

— Deux fenêtres dans la chambre à coucher, une dans l’oratoire et une dans le cabinet de toilette, en tout, trois pièces et quatre fenêtres.

— De quel côté prennent-elles jour ?

— Sur le jardin de l’hôtel.

— Les persiennes sont-elles ouvertes ?

— Elles sont fermées, monsieur, je m’en suis assuré, c’est même ce qui m’a inquiété ; madame la marquise ne les faisant fermer que rarement, et seulement lorsqu’elle se sent indisposée.

— Pierron ! dit le commissaire de police, en s’adressant à l’un de ses agents, examinez cette porte.

Un homme long, sec et très maigre, à mine de furet, s’approcha et se livra à un minutieux examen de la porte.

— Eh bien, lui demanda le commissaire de police après un instant, que vous en semble ?

— Monsieur, répondit l’agent, la porte est correctement fermée ; elle ne l’a pas été du dehors, cela est évident ; de plus, elle a non des verrous ordinaires, mais un verrou de sûreté, ce qui rend la fraude presque impossible, et puis la serrure n’est fermée qu’au pêne. Une de nos pratiques aurait tourné la clef.

— C’est bien. Où est le serrurier ?

— Me voici, monsieur, répondit cet homme en se frayant passage.

— Croyez-vous pouvoir ouvrir cette porte sans la briser ? demanda le commissaire de police.

— J’essayerai, monsieur ; j’espère y réussir.

— Alors, à l’œuvre !

Le serrurier fit jouer le pêne de la serrure, puis il examina le verrou de sûreté. Cela fait, il choisit une espèce