Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/113

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de rossignol de forme particulière parmi ceux passés dans un large anneau qu’il avait apporté avec lui ; il l’introduisit dans le trou du verrou et procéda par pesées continues, mais sans force apparente ; un temps assez long s’écoula ; enfin, le serrurier retira son instrument et saluant le commissaire de police :

— C’est fait, monsieur, dit-il, vous pouvez entrer.

Le commissaire tourna aussitôt le pêne ; la porte s’ouvrit.

— Que tout le monde reste dehors, dit-il, excepté le serrurier, l’intendant et le concierge.

La chambre était plongée dans une profonde obscurité.

Sur l’ordre du commissaire, l’intendant et le concierge ouvrirent les fenêtres.

La chambre à coucher, l’oratoire et le cabinet de toilette étaient déserts.

— C’est étrange ! murmura le commissaire de police.

— Étrange, en effet, dit le juge d’instruction en secouant la tête.

— Pierron, Desrois, Lebègue, venez, cria le commissaire de police.

Les trois agents entrèrent.

— Sondez les murs, ordonna le commissaire de police, il doit y avoir une porte secrète dans l’une de ces trois pièces, ne laissez pas un pouce de muraille sans l’éprouver, plutôt dix fois qu’une.

Les agents se mirent aussitôt à l’œuvre avec une ardeur fébrile.

Les persiennes n’avaient pu être fermées du dehors, cela était évident. C’étaient des persiennes pleines, rembourrées et fermant au moyen d’un système assez compliqué.

Aucun désordre ne régnait dans la chambre à coucher ; le lit était fait, la marquise ne s’était donc pas couchée ?