Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/154

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composé avec une grande recherche culinaire ; tout fut trouvé exquis, les vins surtout furent fort fêtés.

La joie la plus vive et la plus cordiale ne cessa de régner pendant tout le repas.

Au dessert on porta de nombreuses santés — les Basques ne comprennent pas le mot toast — santé, adressées particulièrement aux fiancés et aux grands parents.

Les deux fiancés avaient été placés près l’un de l’autre.

Dès que le dessert avait été apporté, les jeunes gens et les jeunes filles désignés pour être, plus tard, leurs demoiselles et garçons d’honneur, s’étaient levés de table à tour de rôle pour les servir et veiller à ce qu’ils ne manquassent de rien.

Après les santés, on chanta.

Bernardo, l’ami d’enfance de Julian, était un improvisateur distingué ; le jeune fiancé l’avait choisi pour son garçon d’honneur.

Bernardo improvisa une demi-douzaine de couplets qui obtinrent un véritable succès d’enthousiasme, non pas seulement pour la façon dont il chanta — il avait une voix de baryton magnifique — mais surtout pour le sentiment qui faisait le fond de ces charmantes strophes.

Enfin on se leva de table ; il était neuf heures du soir ; une salle de bal avait été installée.

Toute bonne fête au pays basque se termine par un bal : le docteur n’avait eu garde d’oublier cette coutume.

Les dames et les jeunes filles disparurent pendant quelques instants, sans doute pour changer de toilette, car la coquetterie ne perd jamais ses droits.

Mais la musique ayant fait entendre un retentissant prélude, les danses commencèrent ; elle se prolongèrent pendant toute la nuit, avec un irrésistible entrain, malgré les nombreux rafraîchissements qui avaient circulé presque continuellement dans la salle de bal.

Cependant, vers quatre heures et demie du matin, les invités furent appelés dans la salle à manger pour prendre leur part d’un plantureux souper préparé à leur intention,